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vendredi 9 octobre 2020

Partenariat :Info Psy Rennes-RESO5

L'association RESO 5 Comment combattre la souffrance psychique ? Bien sûr, on peut se faire aider par les médicaments psychotropes. Quoi qu'on en dise, l'intervention chimique dans le cerveau permet un apaisement et facilite un retour à l'action et à l'autre (si ce n'était ces maudits effets indésirables). On peut aussi compter sur les différentes psychothérapies individuelles. Qu'elles soient analytiques, comportementales, ... (aujourd'hui il en existe une multitude) Elles peuvent réussir là où les médicaments s'arrêtent. Les différentes thérapies analytiques, avec toute la richesse de leur analyse, peuvent « démasquer » des conflits, pour mieux les résoudre. Les thérapies comportementales et cognitives (T.C.C), elles, de façon très pragmatiques, apportent des solutions concrètes, en déconditionnant et reconditionnant des comportements et pensées pathologiques (T.O.C, etc...). Mais il existe une autre modalité : la psychothérapie de groupe. En effet, la personne humaine est aussi le produit d'une situation sociale et de rapports sociaux. Nous savons, par exemple, que beaucoup de personnes ayant des troubles psychotiques, ont des difficultés, dans le rapport à l'autre. Le repli sur soi, l'hyper-isolement proviendraient d'une peur, pathologique, de l'autre. Souvent, des expériences traumatisantes (maltraitance, persécutions durant la scolarité, etc...) ont fragilisé la confiance en soi et créé des barrières, des perturbations dans l'attente sociale et par rapport aux normes sociales. La personne peut être « perdue » dans le jeu social, dans ses codes, ses us et plus généralement dans la socialité (c'est-à-dire dans tout ce qu'il faut faire même si personne ne dit qu'il faut le faire). Que peut-on faire pour remédier à toutes ces fragilités, qui engendrent tant de souffrance ? Et bien, on peut donner un cadre rassurant et des relations sociales apaisées, via une organisation sociale adéquate. Dans une association, une unité psychiatrique, une clinique, on institue une vie sociale où chacun peut trouver sa place. Et quand la personne humaine retrouve, à force de côtoyer l'organisation, des aptitudes et « compétences » sociales, elle peut s'ouvrir aux autres, rencontrer l'autre et donc se « réinsérer ». Du coup, elle pourra maîtriser ses troubles, pourquoi pas les résoudre, ou en tout cas en faire quelque chose de « positif ». En sachant que l'essentiel, au-delà de l'étrangeté de la pathologie, c'est que la personne mette un terme à toutes ses souffrances. C'est ce troisième type de thérapie que l'association RESO 5 s'emploie à déployer. L'association est née en 1996, de la volonté de soignants de faire de la psychiatrie autrement, notamment, donc, en utilisant la psychothérapie de groupe. Son nom, RESO 5, est la contraction de REinsertion, de SOciothérapie et secteur G5. L'organisation sociale, RESO 5 veut donc réinsérer la personne. En effet, les personnes affectées de troubles psys, sont souvent exclues des différentes sphères sociales. Par exemple, elles ne profitent pas de toutes les activités culturelles de Rennes. L'association-via aussi le CTJ-propose donc un accompagnement, dans une dynamique de groupe, pour se réapproprier la culture. C'est quelque chose de thérapeutique puisque la culture, l'art permet aussi de (re)trouver le goût des harmonies et de l'esthétique, propices à la stimulation du désir. La seconde syllabe, « so » veut dire : socio-thérapie. C'est plutôt un synonyme de psychothérapie de groupe. Comme nous l'avons déjà expliqué plus haut, ces thérapies visent, à partir du social, des dynamiques de groupes, au retour à un rapport à l'autre plus apaisé. Pour qualifier RESO 5, on peut même utiliser un terme plus « politisé » : la psychothérapie institutionnelle. Ce mouvement, né dans l'enfer de la deuxième guerre mondiale, a voulu « révolutionner » l'institution psychiatrique. Des psychiatres, en voyant l'horreur des camps de concentration, n'ont pas pu s'empêcher de les comparer avec les univers asilaires. Ils ont voulu changer les choses. En poussant leur réflexion sur l'institution psychiatrique, ils ont compris que celle-ci peut rendre malade. Dès lors, ils ont œuvré pour que l'organisation sociale de la psychiatrie, émancipe l'individu (liberté d'aller et venir, pas de hiérarchie dans les statuts, etc). Et aujourd'hui, ce mouvement est toujours vivace. On peut se permettre de dire qu'il inspire RESO 5. Le dernier caractère de RESO 5, 5, veut dire : secteur G5. Il indique tout simplement que les soignants et les soignés qui peuvent adhérer à l'association doivent résider ou travailler dans le secteur G5, c'est-à-dire, grosso modo dans le centre-ville et l'est de la ville de Rennes. Mais pas que. Que fait RESO 5 ? L'activité la plus importante de RESO 5 est le soutien aux activités, aux sorties et à l'acquisition de biens matériels, etc... Chaque mois, dans la salle du club, à l'hôpital Guillaume Régnier, tous les membres de l'association se réunissent. Chacun peut librement prendre la parole et donner son avis. Les responsables de RESO 5 sont là pour animer la réunion, pas pour décider à la place des adhérents. C'est le moment pour faire remonter les demandes des différentes unités (Magnan, Morel, hôpital de jour, etc) qui composent G05. Par exemple, un soignant ou un soigné va demander un petit financement pour une sortie. L'association va décider d'octroyer ou non, un peu d'argent à ce projet. Cela peut paraître des « petites choses », mais en fait cela contribue à la valorisation des soignés. Par exemple, l'association a financé l'achat de nappes « festives » pour les tables d'une unité d'hospitalisation. C'était pour Noël. Et cela n'est pas du tout futile. En effet, on peut être malade, hospitalisé et avoir le droit, comme tout le monde, de participer au rituel de Noël (d'où la nappe spéciale). Cela montre que vous faites partie de la société, de la collectivité humaine. Ainsi, toutes « ces petites choses », ces petits financements de RESO 5, contribuent à enrichir la vie des patients, en leur montrant que « l'institution » fonctionne avec eux et pour eux. Un fonctionnement démocratique et inclusif A RESO 5, les adhérents, qu'ils soient usagers ou professionnels, sont tous sur un pied d'égalité. Toutes les responsabilités peuvent être briguées par des patients (bien sûr, selon la capacité de la personne, il ne faut pas qu'elle soit en décompensation). Ce souci de démocratie se conjugue avec un souci thérapeutique. En effet, souvent, les personnes qui atterrissent à l'hôpital psychiatrique, se sont lentement et profondément dé-socialisées. Elles n'ont plus de statut social et sont désaffiliées. Ni travail, ni engagement associatif, ni cercle d'amis. Enfin, il serait faux et caricatural de prétendre qu'elles soient toutes désocialisées. Cela dépend de la pathologie, du parcours de l'individu, etc... Mais on peut quand même avancer, que la plupart ont une fragilité relationnelle. Et pour certains, s'engager dans RESO 5, peut permettre de réenclencher le relationnel, de retrouver un rôle, une place dans la société. Je suis vraiment responsable, les autres me font confiance pour mon mandat. RESO 5 redonne du pouvoir à ceux qui n'en avaient plus du tout ! Et même si cela peut être minime, comme par exemple, compter l'argent de la caisse du café, cela compte. Au moins, je suis utile à quelque chose. Une association dans et hors les murs de l'hôpital psychiatrique Historiquement, cela a été une « grosse bataille » d'imposer au pouvoir médical, la création d'une entité autonome et associative. Certains ne voyaient pas l'intérêt. Et d'ailleurs, malheureusement, certains ne voient toujours pas l'intérêt ! Au début (après la 2e guerre mondiale), ces organisations s'appelaient des Clubs. Puis ils se sont transformés en associations loi 1901. L'originalité de ces structures-comme RESO 5, le Gué, etc-, c'est qu'elles sont accessibles aux personnes hospitalisées et aux patients suivis en ambulatoire (personnes suivies par le Centre Médical Psychologique et/ou bénéficiant du Centre Thérapeutique de Jour). On peut même profiter de l'association en étant juste dans le secteur G5. Une association à l'H-P, dans un univers qui reste clos et fermé, ce n'est pas rien. Comme nous l'avons dit précédemment, cela permet de faire remonter les demandes des soignés et des soignants. Prenons un exemple concret : Je suis hospitalisé. Je ne vais pas bien. Je m'ennuie terriblement. Je me suis fait un copain. On veut faire un jeu de société. Malheureusement, le jeu est déchiré et il manque des pièces et des cartes. Et bien, grâce à RESO 5, je peux demander, via un représentant ou moi-même, lors de la réunion de la mensuelle, l'achat d'un jeu neuf. Les petites rivières font les grands fleuves. L'autre grand intérêt d'une association qui existe en « intra » et en « extra », c'est la continuité de l'accompagnement. Même si certains patients, après leur sortie de l'HP, se stabilisent et volent de leurs propres ailes, beaucoup ont besoin d'un accompagnement psycho-social. Or, si je sors et que je dois chercher une nouvelle association, de nouveaux soignants, de nouveaux professionnels, il se peut que la transition ne se fasse pas, que je ne retrouve pas une structure qui me convienne. Pas de dangers de ce côté-là, avec RESO 5. Après l'hospitalisation, je retrouve les mêmes personnes et les mêmes animateurs. Je garde mes repères et je peux poursuivre mes projets avec les mêmes personnes. Du coup, il n'y a pas de rupture associative, et cela, concourt au rétablissement de la personne. Dans la cité L'autre grande force de RESO 5, c'est la volonté d'inscrire l'association dans la vie de la cité. En effet, un des travers de la psychiatrie, et plus généralement, de toutes les structures en santé mentale, c'est la ghettoïsation. Et cet « entre soi » débouche souvent sur de la stigmatisation. Surtout, il peut avoir un effet délétère, car les usagers peuvent se renvoyer leur mal-être, leurs angoisses et leurs psychoses et donc faire perdre la relation. Conscient de ce problème, RESO 5 œuvre pour créer et entretenir des partenariats : TNB, tombées de la nuit, ATA, PHAKT, l'avenir de Rennes, les jardins familiaux, etc... En effet, depuis plusieurs années, l'association développe de multiples partenaires dans le champ culturel et sportif. Le but est de lutter contre les préjugés et de favoriser l'inclusion dans le droit commun. Avec toutes ces structures, RESO 5 partage des activités et des évènements. Car oui, les usagers ont aussi besoin d'être avec des gens qui vont bien. L'association RESO 5 fait partie d'un mouvement dans la psychiatrie. Un mouvement de soignants, mais aussi d'usagers. Il fait le pari de créer un espace d'initiatives où chacun et chacune peut se réapproprier des possibles et des communs. Mais il n'existerait pas, ou ne serait qu'une idée, s'il n'était pas impulsé par des hommes et des femmes de conviction. Leur humanisme et leur volonté inébranlable permettent l'existence d'une psychiatrie dans la cité, qui crée une vie sociale, généreuse et avisée. Ce mouvement ne mourra jamais. Même s'il est attaqué, brocardé, diffamé, toujours de nouvelles générations le découvriront de nouveau. D'ailleurs, ce mouvement n'est pas un protocole ou une notice à suivre. Non, il faut constamment le réinventer et le nourrir de toutes les expériences nouvelles. Il est le contraire d'un dogme. Il faut sans cesse le questionner. Cet article ne peut être reproduit, même partiellement, sans autorisation. Cet article est publié à la fois sur Info Psy Rennes et sur l'écho des esprits. RESO 5 CHGR Services centraux G05 courrier : 108 Avenue du Gal Leclerc B.P 60321 35703 RENNES CEDEX 7 E-mail : reso5@ch-guillaumeregnier.fr

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