Un fabuleux théâtre

Verte, toujours debout, les bras levés et immobiles. Comme un cactus sans épines.
Elle s'appelle Riacine. Riacine Vereliaire. C'est une plante pensante, et même plus que cela, une artiste née ! En voyage, toujours en répétition, elle aime jouer la comédie devant ses compagnons.

Parmi eux, il y a Voltemine le crayon électrique, son plus grand admirateur. Son trait de caractère à lui, c'est d'être vif comme une lumière et rapide comme l'éclair. Il observe souvent son amie la mine réjouie et s'écrie : - grisant ! électrisant !

Au concours dansant, la petite Ballorine passe l'audition : Elle fonce, elle tourne en rond mais éclate en sanglots sous la pression et s'enfuit les joues gonflées, le cœur crevé de déception.

Durenbrique le juge est pétrifié, la petite n'était pas mûre, certes, elle ne cassait pas la baraque, mais s'effondrer ainsi : quelle tuile !

Sur l'estrade, le violon désaccordé a le blues et la guitare se gratte. Les autres musiciens soufflent et rouspètent : flûte ! disent-ils en chœur d'un ton grave et l'air déconcerté.

Le chef d'orchestre soupire : "Un peu de silence, c'est le temps d'une pause"

Baba, le pâtissier enrhumé arrive alors.
Celui-là est un peu cruche mais c'est une bonne pâte, une vrai crème au fond. Son fils haut comme trois pommes est déjà clown tandis qu'Olive la maman un peu grasse fait aussi dans la farce : elle cuisine pour toute la troupe.

Tous sont réunis pour le repas, les papilles hautes et la bouille abaissée prête.
La marmite tonne : les carottes sont cuites !

Pierre